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Le programme d'achat d'actifs (APP) aide la Banque centrale européenne à garder l'inflation juste en dessous de 2 % à moyen terme.

Les achats d'actifs peuvent donner un coup de pouce à l'économie si les mesures traditionnelles de politique monétaire d'une banque centrale ne fonctionnent pas comme prévu et qu'elle prête aux banques commerciales à des taux proches de zéro, voire négatifs pour les opérations de refinancement à long terme.

Les achats d'actifs permettent aux banques centrales de la zone euro de faire baisser le rendement des obligations, ce qui incite les investisseurs à placer leur argent ailleurs, ce qui devrait améliorer les possibilités de financement des entreprises et des ménages.

Ça devrait encourager l'investissement et la consommation dans la zone euro et contribuer à maintenir l'inflation en ligne avec l'objectif du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

Pourquoi avons-nous besoin d'un programme d'achat d'actifs ?

En temps normal, la BCE oriente les conditions financières générales et, en fin de compte, l'évolution macroéconomique et l'inflation en fixant les taux d'intérêt directeurs à court terme.

Mais à cause de la crise financière mondiale, les taux d'intérêt directeurs sont proches de leur limite inférieure effective, c'est-à-dire le point où les baisser encore n'aurait que peu ou pas d'effet.

La BCE a donc pris des mesures non conventionnelles pour faire face aux risques d'une période de déflation prolongée et ramener l'inflation à un niveau inférieur à, mais proche de, 2 % à moyen terme, ce qui correspond à la définition de la stabilité des prix donnée par le Conseil des gouverneurs.

Le programme d'achat d'actifs est l'une des mesures non conventionnelles utilisées par la BCE à cette fin. Les achats nets dans le cadre de ce programme ont pris fin en décembre 2018, mais le programme se poursuit, les remboursements au titre du principal des titres arrivés à échéance achetés dans ce cadre étant réinvestis intégralement.

Comment fonctionne le programme d'achat d'actifs ?

Dans le cadre du programme élargi d'achat d'actifs (APP), la BCE a acheté un large éventail d'actifs, notamment des obligations d'État, des titres émis par des institutions supranationales européennes, des obligations d'entreprises, des titres adossés à des actifs et des obligations sécurisées, à un rythme compris entre 15 et 80 milliards d'euros par mois.

Ces achats d'actifs influencent les conditions financières générales et, à terme, la croissance économique et l'inflation, par trois canaux principaux :

Transmission directe

Lorsque la BCE achète des actifs du secteur privé, tels que des titres adossés à des actifs et des obligations sécurisées, qui sont liés à des prêts accordés par les banques aux ménages et aux entreprises dans l'économie réelle, la demande accrue pour ces actifs fait monter leur prix.

Ça encourage les banques à accorder plus de prêts, qu'elles peuvent ensuite utiliser pour créer et vendre plus de titres adossés à des actifs ou d'obligations sécurisées.

L'augmentation de l'offre de prêts tend à faire baisser les taux d'intérêt des prêts bancaires aux entreprises et aux ménages, améliorant ainsi les conditions de financement dans l'ensemble.

Rééquilibrage du portefeuille

La BCE a acheté des actifs du secteur privé et public auprès d'investisseurs tels que des fonds de pension, des banques et des ménages.

Ces investisseurs peuvent décider de prendre les fonds qu'ils reçoivent en échange des actifs vendus à la BCE et de les investir dans d'autres actifs.

En augmentant la demande d'actifs de manière plus générale, ce mécanisme de rééquilibrage des portefeuilles fait monter les prix et baisser les rendements, même pour les actifs qui ne sont pas directement visés par le programme d'achat d'actifs.

Il en résulte une baisse des coûts (le taux d'intérêt effectif du marché) pour les entreprises qui cherchent à se financer sur les marchés des capitaux.

Dans le même temps, la compression des rendements des titres encourage les banques à prêter aux entreprises ou aux ménages.

L'augmentation de l'offre de prêts bancaires à l'économie réelle tend à réduire les coûts d'emprunt pour les ménages et les entreprises.

Si, en revanche, les investisseurs utilisent les fonds supplémentaires pour acheter des actifs plus rémunérateurs en dehors de la zone euro, cela peut également entraîner une baisse du taux de change de l'euro, ce qui tend à exercer des tensions à la hausse sur l'inflation.

La transmission directe et le canal de rééquilibrage des portefeuilles améliorent les conditions financières générales des entreprises et des ménages dans la zone euro.

En réduisant les coûts de financement, les achats d'actifs peuvent stimuler l'investissement et la consommation.

Une demande plus dynamique de la part des entreprises et des consommateurs contribuera à terme à ramener l’inflation à un niveau inférieur à, mais proche de, 2 % à moyen terme.

Effet de signal

Enfin, les achats d'actifs signalent au marché que la banque centrale maintiendra ses taux d'intérêt directeurs à un niveau bas pendant une période prolongée.

Cet effet de signal réduit la volatilité et l'incertitude sur les marchés quant à l'évolution future des taux d'intérêt.

C'est important, car ça guide plein de décisions d'investissement. Les taux d'intérêt appliqués aux prêts à long terme, par exemple, resteront bas, car les banques s'attendent à une période prolongée de taux bas.

Le programme d'achat d'actifs de la BCE souligne son engagement à remplir son mandat en utilisant ces canaux pour lutter activement contre les risques d'une période de faible inflation qui dure trop longtemps.

Cela permet de rassurer les investisseurs sur le fait que l'inflation restera à des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme, condition préalable à une croissance soutenue dans un environnement de stabilité des prix.